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 388            LA CHAPELLE DE GRANGE-BLANCHE

 reprises. La plus terrible épidémie fut celle de 1628 qui
 emporta cinquante mille victimes. Il fallut de longues
 années pour réparer les pertes, cicatriser les plaies laissées
 dans nos pays par cette inoubliable catastrophe. Les dona-
 tions aux établissements de charité, les fondations pieuses
 furent nombreuses à cette époque.
    Le Consulat avait envoyé une grande et belle lampe
d'argent au sanctuaire de N.-D. de Lorette, avec les fonds
 nécessaires à son entretien. En 1643 devant un redouble-
 ment du fléau, les échevins consacrent la ville de Lyon à
N.-D. de Fourvières. Chose remarquable, depuis cette
époque la peste ne reparut plus; lors de l'épidémie de 1720
qui ravagea Marseille et la Provence elle s'arrêta aux
portes de Lyon.
    Je crois que l'on peut attribuer à la peste qui, de 1628 à
 1643, ravagea nos contrées, un des principaux motifs de la
fondation même de la chapelle, bien qu'il n'en soit point fait
mention dans les divers actes s'y rattachant. Il est en effet
très admissible,que les habitants de Champvert, réfugiés dans
leurs maisons de campagne, désireux d'éviter le contact de
la foule, et surtout fort éloignés des ressources du culte,
désirassent établir un oratoire non loin de leurs demeures.
Le vocable même de la chapelle, dédiée à saint Roch, que
l'on invoquait spécialement contre la peste indique assez clai-
rement les sentiments et le but de ses fondateurs (4). La
crainte de la contagion était si grande que Jacques Prost, le


   {4) Une autre chapelle dédiée à saint Roch existait à Lyon; elle était
située au-dessus de la Quarantaine, à mi-coteau de S(-Irénée. Elle fut
vendue et démolie pendant la Révolution. Cette chapelle, dont la
première pierre avait été posée le 31 mars 1581, fut érigée en suite
d'un vœu fait par M. de Mandelot au moment de la peste de 1577.