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                   DU RÈGNE DE LOUIS XIII                    3 39

suis persuadé, lui dit celui-ci, que pour l'intérêt de son ser-
vice, Votre Majesté protégera le cardinal contre une cabale
de gens sans mérite, qui en veulent plus au ministère qu'au
ministre. Sans attaquer directement la reine-mère. Votre
Majesté peut se contenter d'éloigner ceux qui lui inspirent
des idées contraires à votre volonté et tout ira bien
ensuite. »
    Cet expédient plut à Louis. Afin d'être plus libre de
l'employer il quitta Paris. Richelieu averti par La Valette
en fit autant et alla droit à Versailles où le roi l'attendait
avec impatience, car, lorsqu'il le sut arrivé, il montra une
grande joie et le reçut ensuite avec tous les témoignages de
la plus vive affection. « Il s'enferma aussitôt avec lui dans
son cabinet où l'on arrêta tout ce qui se devait faire pour le
dehors et le dedans du royaume. »
    Là furent prises secrètement les mesures dont l'exécution
causa à la Cour, qui s'était toute portée au parti de la reine,
sur la nouvelle de la disgrâce de Richelieu, une grande
surprise : elle mérita à cette journée le surnom de Journée
 des Dupes. Ce fut alors qu'on se résolut à faire de nom-
 breuses arrestations, entre autres celles des deux Marillac,
le maréchal et le chancelier. On ne toucha pas à la maison
 de la reine-mère pour eette fois, mais celle de la jeune reine
fut moins respectée ; on en chassa plusieurs dames hono-
 rées de son affection et qui avaient eu le tort de s'être
 entremises entre elle et sa belle-mère.
    Richelieu n'était pas homme à s'arrêter en si beau
 chemin, ni la reine-mère, femme à céder devant l'orage.
 Après plusieurs tentatives de rapprochement entre elle et
 lui, tentatives inutiles, le roi vit qu'il ne gagnait rien et que
 les intrigues continuaient de plus belle, menaçant la tran-
 quillité du royaume. Décidé cependant à ne pas se séparer