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202 PHILIPPINE WELSER tection des cardinaux Hohenems et Madruz lui permit de rester en possession (23). Les évêchés ne firent pas négliger par Ferdinand les abbayes et les bénéfices ; il n'obtint guère cependant que les abbayes de Murbach et de Luders (24). Les biens ecclé- siastiques d'Allemagne ne lui suffirent pas ; à la mort de l'archevêque de Tolède, il demanda pour son fils une pen- sion sur les immenses revenus de ce diocèse. Philippe II lui en assura une de 6,000 ducats et lui accorda, en même temps, chose singulière, la naturalisation, afin qu'il pût obtenir des bénéfices en Espagne. André se trouva donc être, à la fois, Autrichien et Espagnol (25). Enfin, Fer- dinand le nomma gouverneur, d'abord de l'Autriche anté- rieure (15 septembre 1579), puis de l'Alsace. André travailla dans ces pays au rétablissement du catholicisme ; mais il se montra hautain pour ses sujets et peu obéissant envers son père, qui fut toujours pour lui d'une grande faiblesse. L'archiduc Ferdinand semble avoir aimé son second fils, Charles, plus encore qu'André. Destiné à la carrière militaire, Charles entra d'abord comme colonel au service de l'Espagne, en 15 87, et fit laguerre dans les Pays-Bas sous les ordres d'Alexandre Farnèse. Il aspira ensuite, mais vaine- ment, à la charge de grand maître de l'ordre Teutonique. Lorsque Montaigne voyageait en Tyrol, il vit à Innsbruck les deux fils de Ferdinand. « Nous allâmes aussi assister à une partie du souper du cardinal d'Autriche et du marquis (23) H I R N . II, 399. (24) Murbach, abbaye de bénédictins, fondée en 724 dans la Haute- Alsace, à l'ouest de Guebwiller. Luders était peut-être en Styrie. (25) H I R N . II. 400 et s.