Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
I42        ÉPISODES DU SIÈGE DE LYON EN 1793

opinions en sens contraire, vers la résistance. Indécis dans
le principe sur le choix du drapeau, un sentiment unanime
repoussait l'oppression; il y avait hésitation entre les Giron-
dins et les Royalistes. On comprit bientôt que pour agir
avec ensemble contre un pouvoir aussi redoutable, il fallait
un centre d'unité. La ville n'était pas en force pour s'isoler;
combinant ses efforts avec ceux de la Vendée, elle mettait la
Convention entre deux feux. Le courantdevint général. Lyon
qui comptait alors plus de 200.000 habitants, se soulève
contre la municipalité dans la nuit du 29 et 30 mai 1793.
Mais il fallait un chef connu par son caractère, ses talents
et son expérience : on appella le comte de Précy, qui avait
été lieutenant- colonel dans la garde constitutionnelle de
Louis XVI, échappé par miracle au massacre du 10 août.
Le nouveau général voulait d'abord marcher sur la Conven-
tion; la défection d'une partie de ses troupes l'oblige à se
renfermer dans la place à peu près ouverte de toutes parts,
car les anciennes fortifications étaient en mauvais état et il
fallait des prodiges pour soutenir un siège. Précy n'avait
que 4.566 hommes d'effectif, ayant l'expérience des armes;
mais dans tous les rangs les défenseurs surgissaient. Avant
les grands dangers, Précy fit un nouvel appel aux section-
naires qui lui avaient conféré ses pouvoirs: 20.000 suffrages
lui répondirent.
   La Convention opposa aux Lyonnais d'abord 40.000
hommes sous les ordres de Kellermann. Le premier coup
de canon fut tiré le 8 août. Les Républicains repoussés dans
les premières rencontres virent leur armée portée bientôt
à 100.000 hommes sous le général Dubois-Crancé, conven-
tionnel,qui avait voté la mort du roi sans sursis. Toutes les
hauteurs qui dominent Lyon étaient fortement occupées par
les Lyonnais. La défense de la Croix-Rousse fut confiée Ã