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I38 ÉPISODES DU SIÈGE DE LYON EN I793 Mon grand-oncle arriva à la Martinique dans le courant d'avril 1787. La guerre avec l'Angleterre paraissait immi- nente, car Louis XVI avait envoyé, en 1780, des troupes aux États-Unis sous le commandement de Rochambeau. Les premiers soins de M. de Chappuis furent dirigés sur l'état des fortifications et sur les forces que nous pouvions opposer à la puissance britannique. Deux années s'écou- lèrent ainsi au milieu d'un travail à la fois administratif, militaire et scientifique. On trouve, dans ses papiers, plu- sieurs études sur l'artillerie qui constatent l'état des armes savantes à cette époque. Les tempsdcvenaieiitdifflciles, une agitation sourde prove- nant de la Métropole et des anciennes possessions anglaises se propageait dans les rangs de l'armée. M. de Chappuis., pour tenir les soldats en haleine, proposa au gouverneur de la Martinique d'utiliser ceux qui étaient sous ses ordres à combler un marais appelé le Misérable, situé dans le voi- sinage de la ville de Fort-Royal, dont les émanations infectaient la contrée. Des études préparatoires pour ces travaux en avaient porté la dépense à des sommes considé- rables. Sous l'habile direction du colonel de Chappuis, les frais s'élevèrent à 72,108 livres ; cette réduction était due à l'intégrité la plus sévère et à une surveillance personnelle. Mais dans les masses indisciplinées, il fut accusé de détourner une partie des salaires à son profit. On était alors au commencement de 1790, époque de la tourmente révolutionnaire dans la mère patrie ; les colo- nies n'avaient pas encore vu le déchaînement des multi- il se rappelle au souvenir Je ses trois soeurs, M m « Scott de Martinville, de Triors et de Chabron.