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u6 PHILIPPINE WELSER pussent entretenir aucune relation avec les prisonniers qui ne parlaient que le tchèque. Ce ne fut qu'au bout de douze ans que le traitement qu'on leur avait infligé se trouva un peu adouci. Leurs fenêtres, élargies, laissèrent pénétrer quelque lumière dans leurs chambres, et, grâce à un domestique attaché à leur service, ils entretinrent une correspondance suivie avec leurs coreligionnaires. En 1561_, leur situation s'améliora plus encore. L'archiduc Ferdinand, gouverneur de Bohême, s'étant établi au château de Burglitz avec Philippine Wel- ser, Ladislas de Sternberg, son grand trésorier, entra en relation avec les prisonniers (15) et, sur son conseil, Au- gusta écrivit une lettre à l'archiduc pour le prier de lui rendre la liberté. L'archiduc accueillit favorablement cette lettre, et l'empereur Ferdinand lui-même se montra disposé à relâcher les deux Frères, à la condition toutefois qu'ils adopteraient l'une des deux religions officielles de la Bohême : le catholicisme ou l'utraquisme. Ils choisirent l'utraquisme. Les prêtres de cette religion, auxquels leur confession de foi fut remise, ne la trouvèrent pas suffisam- ment claire. Us demandèrent diverses explications : Au- gusta les donna, mais sans les contenter. Pendant ce temps Cavaleri, le confesseur de l'archiduc, voyait fréquemment Augusta dans sa prison, et s'entrete- nait avec lui de sujets théologiques. Le vendredi avant le dimanche des Rameaux, Ferdinand ayant quitté Burglitz pour se rendre à Prague (1561) (16), Philippine accompa- (15) Sternberg avait épousé Catherine de Loxan, fille de Catherine deLoxan, tante de Philippine; il était donc cousin germain de Philip- pine. Sa femme l'accompagna dans ses visites à Augusta. (16) Il y allait faire ses Pâques.