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                         CHARLES FUSTER                        99

   L'Inspiration ouvre au poète les portes du temple sacré,
où la Muse révèle à l'heureux initié tous les secrets délicats
et charmants de son art.
   Malheureusement le temple reste souventfermé, la Muse
sourde, et partant le nombre des fidèles fort restreint.
Louons-les donc avec enthousiasme quand nous les ren-
controns.
   Et c'est pourquoi je salue aujourd'hui en M. Charles
Fuster un membre de la phalange d'élite, ainsi que le
prouve le volume de vers qu'il vient de publier et qu'il
intitule le Cœur ( i ) . O h ! les douces pages, pleines d'es-
pérance, de résignation, de sublime, de tendresse et
d'amour.
   En les écrivant, l'auteur n'a pas eu d'autre ambition que
de montrer qu'il est homme et qu'il n'est qu'un homme,
selon la belle expression de M. Eugène Melchior de Vogue,
c'est-à-dire un être vibrant de joie et de tristesse, rfànt et
pleurant, indigné ou bien enthousiasmé, connaissant les
grands courages et les pires désespoirs, comme nous, ses
frères, compagnons de chaîne au labeur de la vie.



                                  I


   A vrai dire, le Cœur n'est pas un livre de début. Plusieurs
volumes de vers l'ont précédé. Avant lui, VAme pensive,
les Tendresses et VAme des choses, placèrent leur auteur au
nombre des bons poètes actuels et — quod raro ! des spiri-
tualistes convaincus.


  (1) Le Cœur. (Poésies de 1886 à 1892). Paris, Fischbacher.