Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 88                     LE TIERS-ORDRE

  et les marquent. Et quoi ! Jésus-Christ, qui est le roi des
  rois, trouvera une communauté qui ne veut pas le recevoir?
  Faudra-t-il laisser toute une paroisse sans sacrement,
 tandis qu'il y aura une église dans cette paroisse ? Toutes
 les raisons que vous me mandez ne sont pas comparables à
 l'inconvénient qu'il est nécessaire d'éviter, il n'y a rien
  dans l'Eglise qui soit plus imposant que le salut des âmes.
 Et comment le procurer sans sacrement et sans avoir un
 lieu pour le mettre et administrer les autres qu'il a institués
 pour ce sujet ? Votre résistance, dont vous me menacez,
 ne m'arrêterait pas, quand votre église serait de fondation
 royale, je la prendrais de même pour y mettre le Saint
 Sacrement. Rien ne m'en pourrait empêcher. Dieu m'ayant
 mis les armes spirituelles entre les mains pour m'en servir
 contre ceux qui ne voudraient pas le recevoir, vous pouvez
 croire que je les emploierais; vous ne pourriez venir contre
 que par l'appel comme d'abus, qui n'est point suspensif, et
 dans lequel vous succomberiez infailliblement avec une
 grande confusion. Doutez-vous que si j'avais à prendre le
 parti de prendre votre église pour servir de paroisse, jusqu'à
 ce qu'on eût bâti une église paroissiale, que je ne prisse si
 bien mes mesures à la Cour et partout que vous ne seriez
écouté en aucun endroit. Je vous dirai franchement que je
suis un peu scandalisé de votre lettre peu charitable pour le
salut des âmes, de refuser de recevoir le Saint Sacrement
chez vous, pour être administré à tout moment aux fidèles
de cette paroisse. Est-ce que le salut des âmes, pour les-
quelles Jésus-Christ est mort, n'est pas plus précieux que
vos offices et les règles de votre institut ? Dans les temps de
guerre, que l'on prend les monastères, on trouble bien
davantage les communautés, qui ne font plus d'office, où
les officiers et les soldats logent, et ici il ne s'agit que du