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                      AVEC L'ABBÉ DE BARRUEL                            43
il est bien à craindre que les exemplaires ne manquent avant que cette
nouvelle édition ne soit finie, quoique nous y mettions trois presses.
Fâché d'avoir donné trop de réputation à notre Soulavie, je retire son
nom de ma critique et quelques répétitions de ce Monsieur h vicaire.
En général, j'y changerai très peu de chose et pas un mot à sa Genèse.
J'en aurais fait de même pour toute sa critique, mais dans ses nou-
veaux volumes, il a rendu en quelque façon au moins, hommage à la
révélation. C'est à cela seul qu'il devra une note que j'ajoute et quelques
petits adoucissements,




                                             Paris, I I janvier 1785.


   Mon cher frère... Je vous remercie bien de la lettre de change que
vous m'avez envoyée. En auriez-vous déjà reçu une d'une toute autre
espèce de la part de M. Soulavie? Dans le moment où tout semblait
prêt à se terminer sans procès, où l'archevêque lui avait défendu de
publier son mémoire et le pressait de se contenter d'une déclaration
par laquelle je constatais que je ne l'ai point attaqué, ni voulu attaquer
sa foi personnelle, mais simplement son livre et ses erreurs ; dans ce
moment, dis-je, il a répandu son mémoire et je sais, ou du moins il a
dit qu'il vous en avait envoyé un exemplaire à vous et à mon père.
Jamais on ne vit rien de plus faux et de plus grossier ; aussi la réponse
ne s'est pas fait attendre ! Je vous en envoie un exemplaire par la poste.
M. le chevalier d'Aleyrac vous en porte trente, que je vous prie de
répandre à Largentière surtout, et à Viviers, parce que je sais.qu'il en
a beaucoup envoyé en Vivarais. Qu'il y en ait un pour M. l'abbé
Deydier, pour le grand et le petit séminaire, M. l'abbé Roux, Choran,
Delint, et tous ceux que vous verrez devoir être particulièrement ins-
truits. Mais au reste, je vous en prie, vous et toute la famille, ne vous
inquiétez pas plus que moi de cette affaire. J'espère suffire à la soutenir
et m'y montrer surtout d'une manière un peu différente de celle de
notre Monsieur. Vous pourrez en juger par ce premier mémoire, sur
lequel je vous prie de me dire votre avis et celui de mon cher père, et
autres personnes à qui il faut le communiquer autant que vous
pourrez, pour effacer les impressions du sien. Il y a apparence que
nous plaiderons au Châtelet dans un mois et demi à peu près.