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22 LE TIERS-ORDRE ledit seigneur a paru vouloir transporter les fonctions curiales dans l'église desdits religieux. La voici : « Monseigneur, « La bonté paternelle avec laquelle Votre Grandeur a bien voulu m'écouter et la parfaite équité qui lui fait rendre justice à tous, m'inspirent la liberté de me jeter à ses pieds et de recourir à elle pour la supplier de ne pas écouter la proposition qu'on doit lui faire de transporter les fonctions paroissiales dans notre église ; elle nous paraît si singulière et si peu fondée que nous espérons de Votre Grandeur, qui sait si bien démêler et rendre à chaque église ce qui lui est dû, qu'elle ne mettra pas notre soumission à cette épreuve, et voudra bien faire attention aux représen- tations que j'ai l'honneur de lui faire. La communauté du faubourg de la Guillotière n'a nul droit sur notre église, qui ne reconnaît pour fondateurs que la maison de Mgr le maréchal et celle de la ville de Lyon, qui dans cette qua- lité vient de contribuer depuis peu aux dernières répara- tions que nous y avons faites. Notre église, Monseigneur, n'a pas plus de soixante pieds d'étendue, et la plus grande des deux chapelles dix-huit ; elle n'a nulle issue sur la rue, et étant dans le centre de notre clôture, tenante à deux dortoirs, on ne pourrait plus observer de clôture régulière par la nécessité d'ouvrir le couvent et l'église à toutes les heures de la nuit pour l'administration des sacrements, et notre maison des plus recueillies, d'une parfaite intelligence avec nos pasteurs, perdrait tout à coup son repos et son recueillement par des fonctions paroissiales qui ne lui con- viennent point, et se verrait à tout moment exposée à des démêlés qui troubleraient une paix nécessaire à la gloire