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une troupe de Dauphinois, « accompagnés de plusieurs
« autres de leurs adhérents et complices, en grand nombre
« de gens tant a pie qu'à cheval, par conspiration et entre-
« prinse par eux faite, sont venus en armes garnies d'épées,
« voulges (1) et autres bâtons invasibles par mains d'ostililé,
« sur le pont du Rhône joignant la ville de Lyon et ont prins
« de fait et de force, la partie de la tour du milieu du dit
« pont (2). »
Il y eut bientôt dans la population réaction contre cette
entreprise de désordre; en sorte que les chefs de cette
émeute, « Jean de Ville, Guiot de la Roche et autres leurs
« adhérents et complices a cette cause s'en fuyrent et se
« retirèrent à la part du dit Dauphiné. »
Le Parlement de Grenoble attaqua les autorités lyonnaises
inutilement, et il fut décidé, dans le conseil privé du roi,
« que la dite terre, seigneurie et chatellenie de Bèchevillain
« {sic) et ses apparlenances ressortiraient dores-en-avant
« du ressort et souveraineté du roi. »
Malgré cet arrêt, les prétentions des habitants du man-
dement de Béchevelin à faire partie du Dauphiné subsistè-
rent toujours, et ce n'était pas sans quelque raison : En
effet la ville de Lyon se déchargeait des gens de guerre, en
logeant les militaires de passage sur la rive gauche du
Rhône, ce qui était très-pénible pour ce quartier. « En 1696,
« les habitants de la Guillotière représentèrent que le loge-
« ment continuel des troupes et autres charges qu'ils sup-
« portaient les mettaient hors d'état de payer les deniers
(1) Voulges, vieux mot, arme ancienne: teli anliqui species. C'est la même
chose que vouge. (Dict. de Trévoux).
(2) Sur le grand plan de Lyon du xvi« siècle, on voit une tour carrée
au milieu du pont* de la Guillotière.