page suivante »
LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 470 même ville, le 1 juillet 1872 et a laissé la réputation d'un habile graveur. Amateur éclairé et collectionneur intré- pide, il avait su pendant le cours de sa longue carrière se former un riche cabinet de livres concernant les beaux- arts, de tableaux, d'estampes, d'eaux-fortes, d'aquarelles, de dessins, de faïences et de porcelaines anciennes et de vieux meubles. Mais à sa mort, tous ces trésors ont été dispersés dans une vente publique commencée à Lyon, le 18 février 1873. Toutefois, à sa dernière heure, plus patriote et plus généreux que bien des collectionneurs, i' se souvint de sa ville natale et légua au Musée de Lyon trois remarquables tableaux; l'un est le chef-d'œuvre de Bellay, artiste lyonnais, l'autre un admirable portement de croix attribué à Holbein, et le troisième est son por- trait par Trimolet. Ah ! si tous nos collectionneurs avaient la même mémoire du cœur ! comme nos bibliothèques et nos musées s'enrichiraient bien vite!!! M. Alexis, dit M. Lays dans la préface du catalogue du cabinet de cet artiste, aimait à fréquenter les ateliers des jeunes artistes, les encourageant par ses bonnes paroles et ses bons conseils. Il était honnête, surtout ennemi des coteries qui sont le fléau des vrais artistes ; il était juste et les injustices le révoltaient ; il aimait les artistes honnêtes et se plaisait à causer avec eux de beaux arts. M. Alexis, ajoute M. Lays, avait du cœur et du patrio- tisme; aussi, combien il était heureux, pour la gloire de Lyon, de citer souvent les noms de ses artistes célèbres : Hippolyte Flandrin, Saint-Jean, Victor Orcel, Lemot, Chinard, Legendre Héral, de Boissieu, Richard, Duclaux, Revoil, Saint-Eve, Michel Grobon, Bonnefond et tant d'autres. Il les avait tous connus et la plupart étaient ses amis. Vivant déjà , à une époque où les belles œuvres d'art