page suivante »
472 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON spécialité. Ce sont presque toujours des collections formées capricieusement de diverses branches de la bibliographie pour [la satisfaction personnelle du goût de l'amateur. M. Coste a eu un plus noble but en créant sa bibliothèque. Lyonnais de cœur et d'âme, il n'a eu en vue que l'histoire de Lyon; il n'a cherché, pour ainsi dire, que les monu- ments de ses annales et de sa typographie, et de toutes les branches de l'art qui s'y rattachent. Dans cette louable pensée, poursuivie toujours, sans cesse, avec une persé- vérance que rien ne pouvait lasser, il entretenait une cor- respondance des plus actives avec les principaux libraires et marchands de livres de France et de l'étranger. Pour que rien ne lui échappât de ses desiderata, il en avait dressé même un catalogue imprimé, en 1838, chez L. Boitel, qu'il répandait partout pour provoquer des recherches et se procurer des raretés que, bien entendu, on lui faisait payer au poids de l'or. Ce catalogue,'lui-même, estune curiosité et un excellent guide, utile non-seulement au bibliomane à la recherche de raretés et de curiosités, mais à l'écrivain sérieux pour l'histoire d'une bibliographie lyonnaise et de notre littérature locale. Il se compose de 291 numéros divisés en séries : Théologie, Jurisprudence, Sciences et Arts, Belles-Lettres, Histoire de Lyon, Histoire générale. Le post-scriptum de ce catalogue portait cette mention en gros caractères : « On achètera les livres portant sur la reliure l'inscription : GROLERII ET AMICORUM, OU à la fin du volume la signature de Grolier. » Il serait utile de recher- cher combien d'œuvres lyonnaises étaient ainsi rentrées à Lyon, et combien il en a sauvé d'une perte certaine par leur détention entre les mains de grands ignorants ou gens peu soigneux de leurs livres (1). (1) M. Coste entreprit lui-même de longs voyages à la recherche de