page suivante »
4C8 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON de volumes brillaient comme des vitrines d'orfèvrerie. A côté de ce cabinet, trois pièces indépendantes, sous la sur- veillance de son bibliothécaire, recevaient, de 9 heures à 4 heures, les savants et les travailleurs qui pouvaient compulser les ouvrages qu'ils tenaient à consulter. Plu- mes, encre, papier étaient mis à leur disposition, bon feu pendant l'hiver. On travaillait en liberté comme dans un établissement public. Dans l'achat de ses livres, dit M. Vingtrinier, M. Coste n'avait qu'une pensée. Lyon était le centre auquel tout se rapportait. Si aux ouvrages ayant trait à sa ville natale, se joignaient les chefs-d'œuvre de nos littératures ancienne et moderne, c'est que presque toujours ces livres avaient été imprimés à Lyon. Son Virgile était de Roville ; Horace, de Gryphe ; Ovide, de Jean de Tournes ; Juvenal, de Jean de Vingle. Si l'on trouvait encore à côté, et sous des reliures magnifiques, des ouvrages d'auteurs inconnus ou obscurs, c'est que ces auteurs étaient des compatriotes, recevant, à ce titre, un honneur qu'ils devaient moins à leur mérite qu'à leur naissance. Il ne faisait d'exception à cette règle qu'en faveur de l'histoire de France, dont les documents nombreux, les pièces sur la Saint-Barthé- lemyples pamphlets de la Ligue ou de la Fronde, les ma- zarinades avaient été réunis sans préoccupation d'origine ou d'imprimeur (I). mois après Conseiller à la Cour de Lyon, en remplacement de M. Fa- vier, démissionnaire (idem). (1) Non-seulement M. Coste voulait avoir un exemplaire d'un ou- vrage, mais il lui en fallait un de chaque édition, l'un sur grand, l'autre sur petit papier ; pas une seule déchirure, pas une seule marque d'hu- midité, pas la moindre imperfection n'était supportée. Aussi, quand de son temps, on voulait donner une idée de l'excellente condition