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460               LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

nements politiques de 1848, la modifièrent à son heure
dernière. Ce fut une véritable stupéfaction dans le monde
lettré et savant, quand on sut qu'une partie seulement
nous restait, et encore à prix d'or, et que le surplus serait
dispersé à Paris dans des enchères publiques, comme
sont jetées à tous les vents tant de rares collections formées
en province, qu'on va vendre ensuite à Paris. La ville de
Lyon, heureusement, sut se faire une bonne part. Elle
consacra libéralement 40,000 fr., en 1855, à acquérir
ce qui intéressait plus spécialement ses souvenirs et sa
glorieuse histoire, et, ne pouvant faire davantage, elle
a dû laisser partir tout ce que ses ressources, restreintes par
la révolution, ne lui ont pas permis de retenir.
   Voici les pièces officielles relatives à l'achat fait par la
ville pour la partie essentiellement lyonnaise :

  RAPPORT DE M.        LE SÉNATEUR A LA COMMISSION
                        MUNICIPALE

                                    Lyon, 16 janvier 1855.
          MESSIEURS,

   M. Coste, conseiller à la Cour, aujourd'hui décédé,
s'était occupé, avec un zèle infatigable, de la formation
d'une bibliothèque lyonnaise, composée de livres et de
manuscrits concernant l'histoire de notre ville.
   Dans l'intérêt de sa patriotique préoccupation, M. Coste
a fait de nombreux voyages à l'étranger, et n'a négligé



par un artiste habile un cartouche ayant pour devise : J. L. A. Coste
pro patriâ colligit, et qu'il s'était^ entretenu avec un des premiers
peintres de notre cité pour faire un portrait qu'on aurait après lui
offert à la ville et placé dans la salle contenant sa collection.