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4 POKSIK.
Oh ! nous avons encor des choses
Que je voudrais bien vous nommer,
Des arbres toujours verts, des lys, de fraîches roses
E t . . . des cages pour tout fermer.
Si vous veniez sur mes fenêtres
Etinceler à mon soleil,
Et, confiants, dormir, ravissants petits êtres.
Oui, dormir jusqu'à mon réveil ; .
iMon âme deviendrait perfide :
Je vous prendrais pour vous baiser,
Mais, près de moi j'aurais une cage solide
Où j'irais, vite, vous poser.
Hélas ! vous deviendriez esclaves !
Oh ! dans ce mot que de douleurs !
Ne plus fendre les airs, ni suivre sans entraves
Le nuage aux mille couleurs ! . . . . .
Vous tomberiez dans les tristesses
Qu'on ressent loin du sol natal.
Et, mes plus tendres soins, mes plus douces caresses,
Pauvres petits, vous feraient mal.
Restez où l'espace étincelle,
Où la joie inonde vos cœurs ;
Restez dans cette paix que protège votre aile,
Bien loin de nos vives douleurs.
Restez, ô vivantes étoiles
De vos merveilleux horizons !
Restez où les nuits sont sans voiles
Et vous gardent de chauds rayons.
Beau colibri que dans mes rêves
J'ai vu luire au fond des déserts
Et miroiter, quand tu t'élèves,
Dans les sillons de feu des airs.