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NÉCROLOGIE. 449 que sa bonté était aussi sa vaste science connue, appréciée au loin. A ce titre, la ville que nous représentons ici pouvait à bon droit s'en enorgueillir ; il semblait qu'il tirât de cette science même une sérénité de vues qui rendait encore sa bonté plus facile , sa bonté, qui le faisait aimer de tous, comme lui-même nous aimait tous. « Aussi cette foule qui se presse consternée et recueillie témoigne-t-elle hautement combien notre regretté curé vivait dans nos cœurs, auxquels l'unissait une si intime sympathie. « Qui se doutait, quand il y a peu de jours à peine, le Con- seil municipal et la municipalité lui donnaient un témoignage d'affectueuse déférence, que sa fin dût être aussi prompte ! « Notre bien-aimé pasteur n'est plus ; mais dans la vie éternelle où il est entré, il emporte avec nos regrets un impérissable souvenir. « Adieu, prêtre d'élite que tant de vertus honorèrent ! Savant modeste ! Homme si dévoué et si bon ! Si aimé de tous ! Honneur de notre cité, votre mémoire vivra à jamais parmi nous ! » Ces paroles touchantes ont vivement émotionné la foule qui se rappelait devant cette fosse béante que le vénérable curé était presque le dernier représentant de cette grande race, si vivace naguère, qui fournissait des savants en même temps que des saints, des Mabillon, des Achéry, des Mar- tène, avec autant d'abondance que des Vincent de Paul et des François Régis. Espérons que ce grand exemple portera des fruits. Nous croyons faire plaisir aux lecteurs de la Revue du Lyonnais et aux nombreux amis du prêtre éminent que le diocèse regrette, en donnant son portrait gravé sur cuivre d'après le dessin d'un habile artiste de Trévoux. C'est un hommage que nous sommes heureux de rendre à celui qui avait estime et amitié pour notre chère publication. A. V.