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 398                RÉUNION DE LYON A LA FRANCE.

  tel que l'avait établi la monarchie mérovingienne. En
 réussissant à ranger Lyon sous son pouvoir, il fit un
 grand pas vers le but qu'il s'était proposé.
     L'achat du comté de Màcon par saint Louis (1239)
 avait singulièrement servi, dans notre région, les p r o -
 grès de la politique royale. La prise de possession du
 Lyonnais par Philippe le Bel accéléra bien davantage le
 développement de l'influence française. A peu d'années
 de distance, elle fut suivie de la réunion du Dauphiné à
 la France (1333-1356) (1). Peut-on se défendre de croire
 que l'un de ces faits ne fût, jusqu'à un certain point, la
 conséquence de l'autre ?
    Et, plus tard, quels résultats n'eut pas encore l'événe-
 ment dont nous avons essayé d'esquisser l'histoire?
    En ce qui concerne le Lyonnais même, un des princi-
 paux effets de la réunion fut la disparition des bandes
 armées qui désolaient le pays.
    Sous la domination archiépiscopale, les forces de
l'Eglise étaient employées à maintenir les citoyens dans
l'obéissance. Cette tâche occupait assez l'archevêque et
le Chapitre pour qu'ils ne pussent, aussi efficacement
qu'il l'aurait fallu, défendre les habitants de leur pro-
vince contre les aggressions étrangères. Situé à l'extré-
mité de la France d'alors, à l'entrée de l'Empire, sur la
route suivie par les croisés, les marchands ou les princes
se rendant en Italie ou vers la Méditerranée, le Lyon-
nais était devenu le lieu de rencontre de tous les bri-
gands d'alentour ; ils y exerçaient tranquillement leur
métier (2).

   (1) Nous empruntons ces chiffres à l'intéressante Histoire de la réunion
du Dauphiné à la France, de J.-J. Guiffrcy (Paris, 1868).
  (2) Plusieurs fois, dans les actes que nous avons analysés plus haut,
on voit les habitants du Lyonnais se plaindre de leur misérable sort.