page suivante »
RÉUNION DR tAOtt A I.A FRANCE. 395 asseoir son frère sur le trône d'Allemagne, l'appui de Clément V. Mais ce pape, sur le caractère duquel on commence à être mieuxfixé (1), résista aux obsessions de Philippe le Bel et ne fit rien pour lui. Il est même « vrai- semblable » qu'il « vit avec plaisir l'élection de Henri VII « qui lui permettait de résister aux exigences de Phi- « lippe le Bel (2). » Le nouvel empereur prodigua au pape les témoignages de la plus grande soumission. Clé- ment' V, en échange, chercha à intervenir en sa faveur dans la question de Lyon et à empêcher Philippe le Bel d'empiéter sur les droits de l'Empire (3). Son intervention n'eut, comme on l'a déjà vu, d'autre résultat que de pré- cipiter la réunion de Lyon à la France ; mais elle est in- téressante pour nous en ce qu'elle nous montre en cette occasion l'alliance de deuxpouvoirslongtemps ennemis(4). Le nouvel empereur et Philippe le Bel « se prodiguè- « rent les témoignages d'amitié (6). » Étaient-ils sincè- res dans ces démonstrations? Il est difficile de le Croire. Tout en poursuivant avec l'Empereur un projet d'al- liance (1310-1311) (6), Philippe achevait la conquête du Lyonnais. Comment Henri de Luxembourg (7) vit-il la réunion de Lyon à la France? Nous l'ignorons. (1) Grâce aux travaux de M. Boutaric. (2) Revue des quest. hist., janvier 1872, p. 19 (article de M. Boutaric). (3) Id. p. 25 ' (Id.) (4) L'Empire et la Papauté. (5) Revue des qnest. Mat., janvier 18T2, p . 20 (article de M. Boutaric). (6) Id. Id. Id. V. aux Arch. nat., les pièces cotées i. 386, n<» 1 et 2, et J. 611, n o s 30', 304 , 31, 32. (7) . . . Avec les empereurs de la maison de Luxembourg-Bohême commença une sorte de renaissance de l'autoritc impériale dans les