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384 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON de ses recherches aux érudits qui avaient besoin de ses ses conseils. Ses productions ont été des plus nombreuses, et leur liste, jusqu'en 4859, se trouve dans un fascicule intitulé Bibliographie lyonnaise au xve siècle, quatrième partie, Lyon, 1859, in-8°. M. Péricaud avait une mémoire prodigieuse ; il indi- quait les dates et les noms des auteurs sans hésitation ; il connaissait les livres et les aimait ; il préférait les ouvrages de travail et d'érudition aux riches reliures ; il tenait sur- tout aux éditions lyonnaises et n'achetait que les livres qui pouvaient lui être utiles pour ses immenses travaux. Vert et droit jusqu'à la plus extrême vieillesse, l'air rail- leur et ne craignant pas de laisser tomber un mot piquant, armé en guerre et la plume leste, il avait, dans le courant de sa vie, soulevé plus d'une tempête ; mais prompt à revenir, il ne gardait pas rancune à ses adversaires, et il n'était pas rare de le voir se promener le lendemain, appuyé sur le bras de son ennemi de la veille. Bibliophile sérieux et convaincu, M. Péricaud avait maintenu dans la classification des livres de la grande Bibliothèque de la ville une méthode logique, précise et rigoureuse. C'est de sa retraite que datent la désorganir sation et le désordre qui régnent aujourd'hui dans notre vaste et précieuse collection. La mort de M. Péricaud équivaut à la perte d'une biblio- thèque. Nul plus que lui ne méritait, par sa vie âpre au travail, de rappeler cette comparaison devenue si banale, d'encyclopédie vivante ou de bénédictin. Lui-même se rattachait à la littérature ancienne par sa signature, Anto- nius Pericaldus, et surtout par cette anagramme, dont il aimait à se parer « Secula undo pristina. » Son style, dépourvu de grâce et d'imagination, était court, haché. Il rappelait le fait dans toute sa simplicité,