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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 379 got du Lut, a dit de lui, avec raison : « Si, remontant dans les siècles passés, nous cherchons à le comparer avec l'un de ces hommes qui se sont fait un nom dans les lettres et les sciences, nous n'en trouvons aucun avec lequel il ait autant de points d'analogie que Gilles-Ménage, l'homme le plus savant de son siècle et que ses contempo- rains ont comparé à Varron, le plus savant des Romains. M. Breghot, de même que Ménage, connaissait à fond les étymologies de notre langue. Tous deux nous ont laissé de précieuses recherches sur ce sujet ; tous deux possé- daient la langue grecque, latine et italienne,.et tous deux avaient une prédilection marquée pour Martial. Tous deux s'étaient placés au rang des critiques les plus distin- gués de leur époque ; tous deux avaient une érudition immense et variée à l'infini. » La vie de M. Breghot du Lut s'écoula, douce et paisi- ble, dans sa belle bibliothèque, au milieu ai ses livres qu'il aimait tant, partageant ses heures entre ses travaux de tous les jours, ses graves fonctions et sa famille dont il était adoré. Chez lui, une piété sincère et sans faste, s'al- liait avec les connaissances les plus variées et avec toutes les qualités de l'homme public et privé. Quand la mort vint frapper à sa porte, il ne s'en effraya pas. Il la vit approcher avec le calme d'une conscience pure et sans tache , et l'espoir d'un meilleur avenir. M. Breghot s'éteignit doucement et sans agonie, le 30 no- vembre 1849, au milieu de sa famille, à laquelle il a laissé un noble héritage, celui d'un nom que la science et la vertu ne sont plus à illustrer. M. Breghot du Lut s'était attaché, comme je l'ai déjà raconté, à se former une bibliothèque et non un cabinet, Il bouquinait, dès l'âge de seize ans, et fut souvent heureux dans ses trouvailles. Tout en connaissant et