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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 36!) nateurVaïsse, alors tout-puissant, eût secondé M. Yemeniz dans cette bonne action, tandis qu'aujourd'hui cette sa- vante Faculté de Montpellier, qui n'a que faire de ces monuments tout spéciaux au Lyonnais et au Forez, s'en- tête à ne pas vouloir les échanger, et ne permet mémo pas d'en laisser prendre des extraits par ceux qui en ont besoin. En 1852, M. Yéméniz fit imprimer aussi, à ses frais, un ouvrage important sur le commerce de la soie, en Occident et en France principalement, pendant de moyen- âge, avec le concours de M. Francisque Michel. En 1857, il donne, chez Perrin, une belle édition du poète forézien Papon, et, en 1860, un supplément aux œuvres de ce poète, mais aussi tiré à un très-petit nombre d'exemplaires. Mais un événement bien douloureux pour son cœur aimant, comme pour la société lyoonnaise, brisa la plume de M. Yéméniz, en 1860. Le 10 mai de cette année, il perdait sa femme, riche de beauté et d'mtellig-ence, et que le génie poétique avait souvent même inspirée. « Depuis lors, écrivait-il à un ami, j'ai été saisi d'un « tel découragement, d'un tel dégoût de tout, que je n'ai « pas ouvert une seule fois les livres de ma bibliothè- « 'que. » Ces livres, en effet, étaient couverts de pous- sière quand il les remit au libraire pour les vendre ; il ne voulut plus revoir ces vieux amis, car Un livre est un ami qui ne change jamais il se sépara d'eux pour toujours, et chargea un ami de la publication du catalogue destiné à la mise en vente de sa riche et nombreuse collection, qui se composait de 3,954 articles. Cette vente s'est effectuée à l'hôtel Drouot, en 1867.