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                    LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                       281

savant et obligeant conservateur s'est plu, avec le plus
exquis empressement, à me montrer, un à un, tous les
manuscrits les plus beaux de son dépôt, largement installés
dans des vitrines; j'étais avec des touristes de diverses
nationalités. Le savant bibliothécaire nous parla à chacun
dans notre langue,— ce fait paraît étrange à un Français,—
mais en Angleterre, en Allemagne, enEussie tout homme
bien élevé parle plusieurs langues. En France , nous
savons à peine la nôtre ; et nous nous disons la première
nation du monde !! !
   Cette exhibition par les bibliothécaires des richesses de
leurs bibliothèques aux visiteurs et au public studieux est
prescrite,à l'étranger, par tous les règlements. E n France,
on n'a pas encore songé à le faire. Néanmoins, j ' a i lu avec
une vive satisfaction dans un règlement fait à Lyon par
l'Administration municipale, en l'an XI, l'article suivant :
« Les fonctions de bibliothécaire consisteront à faire donner
aux citoyens les livres qu'ils demanderont, à leur indiquer
ceux qu'ils ne connaîtraient pas et qui pourraient les aider
dans leurs travaux       »
   Cette exposition dans des vitrines des plus beaux spéci-



— un livre de Luther entièrement écrit de sa main, daté et signé par
lui ; — un autre ouvrage de Melanchton, également manuscrit ; — un
livre de Charles-le-Chauve ; — un Coran turc donné par Louis XIV au
Père Lachaise après l'avoir reçu d'un ambassadeur Ottoman, écrit en
lettres d'or ; des livres à couvertures d'or incrustées de pierres fines
ou d'ivoire sculpté, etc.
   Je dois ajouter aussi que j'ai vu dans ce sanctuaire, et non sans une
pénible émotion, de magnifiques ouvrages français portant l'estampille
de grandes bibliothèques françaises et enlevés de ces bibliothèques
pendant les invasions de notre pays, en 1814 et 1815, comme tro-
phées de nos défaites,