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                         CHRONIQUE LOCALE                           273
ni Carcasonne, ni Béziers, c'est Saint-Claude, la ravissante petite ville
à cheval sur deux ou trois torrents qui descendent du Jura- Elle est
importante par son industrie, elle fut grande et célèbre par son antique
abbaye, par la piété et le savoir de ses Bénédictins et de son clergé
et encore aujourd'hui, elle possède un prélat illustre par ses lumières
et ses vertus.
   Saint-Claude, dans sa cathédrale, possède des boiseries qui sont un
chef-d'œuvre d'élégance et d'habileté. Elles sont très peu connues,
quoique aussi remarquables par la pensée que par l'exécution. Elles
viennent d'être restaurées par les soins de M,r Nogret, l'éminent
prélat que nous venons de citer, et décrites avec un vrai talent par le
nouvel archiviste de l'Ain, M. Vayssière. Que les touristes qui ont le
malheur de ne pas connaître les gorges de Nantua, Dortan, Morez ou
la Faucille et le confluent de la Bienne et du Lison, c'est-à-dire un
des plus intéressants pays du monde, prennent le livre de M. Vayssière,
ce sera une lecture des plus instructives, des plus séduisantes et
presque une consolation de n'avoir pas vu cette splendidé contrée.
    — Le 24février ramenait, ces jours-ci, un anniversaire que la
 Revue du Lyonnais, dans sa vive sympathie, ne pouvait passer sous
silence et qu'elle est heureuse de rappeler à ses lecteurs.
    Ce jour-là, en effet, en 1783, fut tenue la première séance de la
 Société d'Emulation de l'Ain, sous la présidence de Thomas Riboud,
procureur du roi au bailliage et siège présidial de Bourg, qui en ré-
digea le règlement et en est considéré comme le véritable fon-
dateur.
    La Société d'Emulation de l'Ain a compté trop d'hommes éminents
dans son sein, même des Lyonnais, elle a publié trop de travaux his-
 toriques sur nos pays pour que la Revue ne salue pas le jour qui la
vit naître ; elle le fait avec une profonde cordialité.
    — L'exposition des Amis-des-Arts est terminée. Le 14, on a prié
les visiteurs de se retirer, mais chacun espère se consoler avec le ta-
bleau qu'il doit gagner, grâce au billet de un franc qu'on a pris. Affaire
de jouer à la Bourse. Le fait est que la Société a bien fait les choses
  et qu'il y a certaines toiles qu'on ne serait pas fâché d'emporter.
    — L'habile professeur du Palais des Arts, M. Reignier, faut-il le
 dénoncer? eh bien, il vient de commettre un crime dont il aura de la
peine à se blanchir.
    Il a envoyé à Paris, sans l'exposer à Lyon, un tableau magistral
 appelé à faire là-bas une grande sensation. C'est une immense cou-
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