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                         PROST DE ROYER.                         239

ducale, puis royale, devint enfla une terre engagiste.
Elle s'est rencontrée successivement entre les mains des
Bauffremont, des Tavannes, des Labaume-Montrevel, et
en dernier lieu, entre celles de Prost de Eoyer (1).
   Souvent bien des écrivains modernes n'ont voulu voir
dans cet engagement d'une terre nobiliaire par un hum-
ble bourgeois qu'un acte d'une ridicule vanité et la satis-
faction puérile de porter des talons rouges; mais ceux
qui se sont plu à ridiculiser ainsi les familles roturières
ont ignoré, sans doute, que sous l'ancienne monarchie
on n'engageait souvent une terre nobiliaire que dans une
pensée de légitime et juste bénéfice. Dans toutes nos pro-
vinces., en effet, ne vit-on pas des pères de famille, plus
soucieux d'arrondir la fortune de leurs enfants que de se



   (1) La terre et seigneurie de Brancion, dont Prost de Royer ne fut
qu'engagiste, n'avait d'importance que par les droits féodaux qui y
étaient attachés, et ces droits avaient perdu beaucoup de leur valeur
aux approches de la révolution.
   Cette terre fut adjugée, en 1548, pour la somme de 6,165 livres
16 sols à Jean de Lugny, troisième du nom, comte de Brandon, baron
de Branges, de Blaignac, de Lessard et de Sagy, mort le 15 avril 1552
et à Françoise de Polignac, sa deuxième femme, fille de Guillaume,
vicomte de Polignac, et de Marguerite de Pompadour.
   Elle fut revendue plusieurs fois depuis lors, notamment à un sieur
Malineau, par contrat du 15 mars 1759, moyennant 10 livres de
rente et le remboursement des finances dues au précédent engagiste,
liquidées à 16,642 livres 16 sols,
   Ce même sieur Malineau céda la terre de Brancion à Prost de
Royer, le 10 mars 1768, moyennant 25,000 livres, lequel la remit,
le 11 août 1784, pour le même prix et un supplément de rente d'en-
gagement de 140 livres dû au domaine du roi, à M. de Narboud, son
neveu, dont l'une des filles épousa M. Grachet, père de M. Léon
Grachet, ancien préfet.