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LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON 215 avec une certaine admiration. — Il est pavé de mar- bre, — le jour y pénètre à flots, par un double rang de larges baies, les livres reposent sur des tablettes grillées en chêne sculpté , surmontées de bustes en marbre, et, au-dessus de ces tablettes, règne un vaste balcon, hardiment suspendu, et qui donne accès à un second rang de tablettes, chargées aussi de milliers de volumes bien rangés. Aux extrémités de cette belle et vaste galerie reposent, sur leurs pieds ornementés, ces énormes mappe- mondes, œuvres de savants religieux lyonnais, dont l'un a conservé les traces d'une bombe qui l'a troué. — Enfin, au milieu de la galerie, se trouvent trois immenses tables noires, autour desquelles s'asseoient les trop rares lecteurs pendant l'été. — Autrefois, un grand tableau, peint par Mignard, ornait le fond de la salle ; il représentait Louis XIV, h cheval, couronné par la Victoire (1 ). Au côté nord de la salle s'ouvreent le salon de lecture, en hiver, si exigu qu'il ne peut contenir que dix-sept personnes, — et la Terrasse, convertie en batterie de canons, pendant le siège, et du haut de laquelle on pouvait, jadis, admirer le cours rapide de notre fleuve et les chaînes neigeuses des Alpes. Sur le côté droit de la grande salle, et presque vers son milieu, se trouve une vaste arcade, à vitrages et portes, qui donne accès dans une longue galerie qui a retenu le nom de Villeroi, de l'archevêque Camille de Neuville- Villeroi, lequel, en 1690, légua sa bibliothèque particu- lière au collège tenu alors par les PP. Jésuites. Cette galerie est établie au-dessus d'une partie des bâtiments (1) Ce tableau a été lacéré en 1793, il est remplacé par le portrait du P. Menestrier.