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                    LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                     211

« Ma mère, vous souffrez, mais vos enfants vous aiment
encore », — et il donnera pour elle son sang- et sa vie.
   Il s'agit donc de donner à nos Bibliothèques, devenues
l'un des moyens les plus efficaces de notre régénération,
la plus grande perfection possible. Voyons d'abord ce
qu'est aujourd'hui notre grande Bibliothèque, dite du
Lycée.
   En France, on aime à se payer de mots: — à Lyon,
chacun répète, depuis quarante ans , cette phrase de
M. Péricaud : « La Bibliothèque de Lyon passe, à juste
titre, pour une des plus belles de l'Europe. » Mais combien
de Lyonnais vont-ils à cette Bibliothèque? Qui l'a visitée
en détail, qui en connaît les grandeurs et          les misè-
res? Qui a souci d'effacer ces misères, — qui apporte son
or pour les soulager seulement. Lyon, il est vrai, et c'est
là sa seule excuse, Lyon n'a pas le temps de lire. — Les
soucis politiques absorbent tous les instants de ses admi-
nistrateurs, et le comptoir, le magasin et la fabrique pren-
nent tout le temps de sa laborieuse population. Toutefois,
elle sera peut-être heureuse de savoir ce qu'est la Biblio-
thèque à laquelle je la convie si instamment à se rendre.
   Pour accéder à ce vaste dépôt, on franchit, sur la place
du Collège, une porte qui a le cachet de son temps et au-
dessus de laquelle se lit l'incription suivante : (1 )


   (L) Cette porte remonte aux premières années du xvn' siècle. Le
fronton brisé contenait un écusson, sans doute, aux armes de la ville.
A droite et à gauche de l'arc qui forme la baie d'entrée, se trouvent
deux compartiments, en forme d'ovale, au milieu desquels se voient
encore deux crochets en fer, qui semblent attendre des écussons
mobiles. Nous présumons que ces écussons étaient : 1° Celui de
l'ordre des Jésuites ; 2° celui du collège de la Trinité portant un
Père éternel tenant le Christ en croix devant lai, avec cette légende :
€NUM SUNT ET m TRÈS. (Etienne Mertellang. M. L. Charvet, p. 178.)