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194              LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

 d'hui, assez bas, pour aller chercher, on ne sait où, pour
 en faire des députés, des hommes des plus obscurs et de
la plus complète nullité. Mais alors l'ouvrier n'était pas
embrigadé, privé de toute initiative, esclave docile de
meneurs ténébreux et invisibles, autocrates absolus de la
foule inconsciente et niaise qui leur obéit et s'avilit même
par cette aveugle obéissance, que les chefs exploitent dans
leur seul intérêt personnel, se souciant peu de l'intérêt des
masses qui sont leurs dupes et le seront toujours. M. Terme
mourut à peine âgé de 57 ans. La ville a donné son nom
à l'une de ses principales rues.
   Lyon possédait enfin deux Bibliothèques. Celle du
Collège reçut dans ses attributions la Théologie, la Juris-
prudence, l'Histoire et les Belles-Lettres. A celle du Palais-
des-Arts échurent les Sciences, les Beaux-Arts et les
diverses branches de la Technologie. La tâche des premiers
conservateurs fut des plus rudes. Tout était à faire. Cinq
bibliothèques appartenant aux Sociétés savantes, 5,600 vo-
lumes pris parmi les doubles de la Bibliothèque du
Collège, en 1834, auxquels on ajouta encore, d'après
M. Pericaud, 250 ouvrages des arts et des sciences, des
recueils d'estampes, de cartes et de gravures, la collection
des livres du Muséum d'histoire naturelle et celle de
l'Ecole de dessin, tout cet amas d'ouvrages si divers
demandait un arrangement prompt et méthodique.
M. Pichard entreprit ce travail avec courage et succès.
M. le docteur Commarmond le continua, en 1836, après
M. Pichard. M. Commarmond, né à Saint-Symphorien-
le-Château, en 1786, peut être regardé aussi à juste titre,
comme l'un des hommes les plus utiles à notre ville, par
les services de tous genres qu'il s'est plu à lui rendre.
Docteur médecin, l'un des fondateurs du Dispensaire de
Lyon, correspondant des ministères de l'Intérieur et de