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NOTES SUR WOERIOT. . ''""' 443 assez d'autorité le mérite de cette œuvre savante et cons- ciencieuse. Mon but, plus restreint et plus modeste, est simplement de signaler les points essentiels qui, dans cette remarquable étude, intéressent l'histoire artistique de notre ville. Cet examen devrait, ce semble, se borner par conséquent a l'analyse de la notice surWoëriot; mais en parcourant cette remarquable publication, j'ai rencontré certains détails qui ne peuvent être passés sous silence. En sa qualité d'écri- vain parisien, M. Didot n'a pu s'empêcher d'attribuer à l'école parisienne une influence sur l'art provincial beaucoup plus importante qu'elle n'a été réellement. On pourrait l'ac- cuser même d'avoir méconnu l'indépendance, le caractère tout individuel de l'Ecole lyonnaise, s'il ne l'avait très-clai- rement indiqué dans son Essai sur la gravure sur bois. 11 me sera donc permis de relever une assertion dont, jusqu'à preuve matérielle, on ne saurait admettre l'exactitude. Parlant de l'influence que Jean Cousin exerça sur l'art xylographique et adoptant une erreur déjà ancienne, le savant auteur termine en disant : « L'exécution manouvrière et grôssoyée fit place à l'art de la gravure sur bois qui fut transporlé à Lyon par son élève Salomon Bernard. » C'est, il faut le reconnaître, une opinion déjà ancienne que celle qui fait de notre artiste lyonnais un élève de Jean Cousin ; mais elle n'en est pas mieux fondée pour cela. Elle doit son origine à un écrivain du dernier siècle qui n'a apporté aucune preuve de son assertion, et qui, du reste, n'était guère capa- ble de prononcer sur un fait historique antérieur h lui de deux siècles. Ce fut sans doute de sa part une pure inven- tion. Papillon, son auteur, étant graveur parisien, ne pou- vait douter un seul instant que le plus habile artiste de province ne fût l'élève du plus célèbre artiste de Paris. En fait, on n'a signalé aucun document à l'appui d'une telle opi-