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VICTOR DE LAPRADE 119 ET PIERRE. « Nous sommes devant Dieu Enchaînés l'un à l'autre, à jamais, en tout lieu. Il ordonne à nos coeurs, bénis de sa rosée, L'éternelle union par les lois refusée. Ici-bas, ni là -haut, quel que soit l'avenir, Rien n'aura séparé ce qu'il voulait unir. » PERMETTE. a Oui, Dieu nous a donné Un jour de paradis dans ce coin de montagne. Notre plaine est si loin qu'on se croirait aux cieux. Tout un monde nouveau se révèle à mes yeux. PIERRE. « Ce lieu si sévère et si doux, Nous voudrons le revoir quand nous serons époux. Fiers de nous reporter au temps de nos épreuves, Nous y retremperons nos amours toujours neuves, Et dans l'heureux désert plein de ce souvenir Sous les regards de Dieu nous viendrons rajeunir. » Je cesse de citer pour me recueillir. Un seul mot, tout prétentieux qu'il puisse paraître, exprimera l'enthousiasme de ma pensée. Victor de Laprade plane ici au-dessus d'Homère autant que l'âme, qui est divine, plane au-dessus du génie, qui n'est qu'humain. Léandre BROCHBRIE. (A continuer.)