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01                        VJCTOIt DE 1APRADE

     « Bonne femme au logis vaut son poids de bon or,
             Et ma Pcrnctto y vaudra plus encor.
     Si de la plaine aux monts j'en savais une plus digne,
     C'est un cœur, celui-là ! Chaud comme le soleil ;
     Un rude laboureur qui n'a pas son pareil
     Pour tracer un sillon aussi droit qu'une règle
     Et porter en riant ses dix boisseaux de seigle.
     Puis c'est un clerc, lisant, calculant, écrivant,
     En mille inventions exper!, un vrai savant !
     Dans l'œuvre du labour, dans le soin du bétail,
     Pierre est de bon conseil comme de bon travail,
     Et je ne connais pas, du village à la ville,
     De plus fort ouvrier, de mailrc plus habile. »


   Nous sommes fixés, par cet entretien, sur les qualités
des jeunes fiancés. Nous n'avons plus qu'à les voir tous
les deux a l'œuvre. Pierre avait été l'élève du curé de la
paroisse qui l'aimait comme son enfant. Ce bon prêtre, la
plus auguste et la plus sympathique figure du poème, se
trouve parmi les invités et son devoir, ainsi que son bon-
heur, est d'ajouter encore aux louanges de Jacques.

     « Grand vieillard encor vert, austère et plein de grâce,
     Et sous son humble habit sentant sa noble race,
     Dans l'exil, en prison, Dieu l'avait visite ;
     Une fleur de tendresse ornait sa charité,
     Ayant souffert beaucoup, il aimait plus encore.
     Il était de ces purs que le savoir décore.
     Instruit des arts, des mœurs, des lois de l'étranger,
     De toute sa science utile à propager
     Il faisait concourir dans Son heureux domaine
     La sagesse divine à l'industrie humaine,
     El, pasteur patriarche, il réglait tonr à tour
     L'œuvre de la prière et l'œuvre du labour. »

                                          Léandrc BROCHERIE.

     \A    continuer.)