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10)                  LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

de plantes indigènes et exotiques dans le j a r d i n et clos
du c i - d e v a n t Institut de l'Oratoire   (4).


   (1) Cette maison fut fondée en 1614 par le cardinal Denis-Simon de
Marquemont, archevêque de Lyon. 11 logea d'abord ces religieux sur
la colline Saint-Sébastien, dans la maison des Capponi.
   Cette famille, originaire de la Toscane, s'était établie à Lyon
au xv" siècle. Durant la peste de 1573, Laurent Capponi avait nourri
quatre mille pauvres et s'était allié à Hélène de Gadagne. Son fils,
Alexandre Capponi, comte de Feugerolles, s'était distingué dans les
guerres de la Ligue et avait épousé Marie de Veny-d'Arbouze. Mais
cette maison ne pouvant pas leur suffire, ces religieux achetèrent, plus
tard, celle des Espinassses, famille non moins distinguée dont l'un des
membres, Julie-Jeanne-Eléonore de l'Espinasse, auteur d'un Recueil
de lettres, fui Vamie de d'Alembert. Après avoir aménagé cet hôtel,
ils élevèrent à côté une église décorée par Perrache d'un bel autel et
de deux statues de saint Joseph et de la sainte Vierge. Blanchet et
Jacques Blanchard fournirent plusieurs tableaux, et Simon exécuta,
sur les dessins de Blanchet, une belle statue du Sauveur qu'on voyait
dans l'une des chapelles.
   Mais si j'en crois M. Fontannes et ses recherches sur notre ancien
Jardin botanique, ce jardin aurait été établi dans celui du monastère
de la Déserte qui fut déclaré propriété communale. Ce monastère, au
dire de Clapasson, était, après celui de Saint-Pierre, le plus ancien
établissement religieux à Lyon. Il fut fondé, en 1260, pour les filles de
l'Ordre de Sainte-Claire, par Blanche de Chalon, femme de Guichard
de Beaujeu, connétable de France. Cette maison était soumise à la
règle de Saint-Benoît et avait reçu le nom de la Déserte, à cause de
sa présence dans un lieu alors écarté et solitaire. A côté du jardin
botanique on établit un cabinet d'histoire naturelle. Si le vandalisme
révolutionnaire, dit aussi M. Fontannes, avait épargné nos collections,
celles-ci avaient dû subir le pillage de ces éhontés amateurs de la
propriété commune, qui, peu sensibles aux malheurs de la patrie, ne
cherchent qu'à les exploiter à leur profit, Pendant trois ans le cabinet
 avait été laissé sans conservateur, ni gardien. Beaucoup de pièces,
 parmi les plus intéressantes, disparurent, d'autres se détériorèrent
 Malgré ces pertes regrettables, l'ancien cabinet Pestalozzi offrait
encore, en 1803, plusieurs échantillons « qui pouvaient fixer l'atten-