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10                  LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON

   Tant de sang répandu excita enfin l'indignation des
républicains modérés ; ils se comptèrent, s'encouragèrent
et décidèrent qu'une députation irait dénoncer à la
Convention les atrocités commises par Fauché et par
Collot d'Herbois. Admis à une séance de l'Assemblée, le
citoyen Changeux raconta en termes énergiques les
horreurs dont Lyon était le théâtre, les exécutions en
masse, la terreur de tous les habitants. « Pères de la
« patrie, dit-il en terminant, écoutez une ville humiliée et
« repentante qui, courbée devant la majesté du peuple,
a lui demande grâce, non pour le crime, car ses auteurs
« et ses agents ne sont plus, mais grâce pour le repentir
« sincère, pour la faiblesse égarée, grâce même pour
« l'innocence méconnue, pour le patriote impatient de
« réparer ses erreurs. » Ce langage produisit une grande
impression sur la Convention, mais Collot-d'Herbois en
détruisit, le lendemain, tout l'effet,..; les exécutions
recommencèrent et le sang le plus pur coula jusqu'à la
fin de Tannée. Mais le bourreau s'était lassé enfin de
frapper. Robespierre, Henriot et Couthon expièrent leurs
crimes sur Téchafaud le 10 thermidor ; le règne de la
Terreur était fini avec ces monstres ; la France respira.


ne me faisait plus réciter de prières; ma mère mit au monde
une petitefillequelle avait portée au milieu des plus cruelles alar-
mes. La pauvre enfant mourut trois mois après      »
   Msr Miolant, né à Lyon le 26 octobre 1788, dans la paroisse de
Saint-Nizier, est l'un des enfants de notre ville qui ont le plus honoré
l'épiscopat français. Après avoir été le premier supérieur des Mission-
naires de Lyon, puis évêque d'Amiens, il mourut archevêque de Tou-
louse le 16 juillet 1859.
   Sa vie vient d'être écrite par M. l'abbé Desgeorge, supérieur de la
même société. Lyon, 1873, et c'est à cet excellent ouvrage que j'ai
emprunté la citation ci-dessus.