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                          MUSELE DE VIENNE.                        479

  Schneider parvint, pendant sa longue carrière de travail et de
  recherches, à former une importante collection d'antiques et de
  tableaux, pour la plupart de maîtres.
     Il disputa souvent à la scierie de marbres des frères Gilet,
  établie à la Porte-de-Lyon, des débris, précieux souvenir de l'o-
  pulente colonie romaine, dont Vienne était la capitale sous Ti-
  bère. Ces débris, il n'hésitait pas à les racheter de ses propres
  deniers; et ils sont, aujourd'hui, la principale richesse de notre
  Musée d'antîqnes.
     A l'époque delà révolution, le citoyen Schneider acheta, dans
 une vente publique, et au prix de 50Q francs — dit-on — le
 grand tableau Y Adoration des Mages, placé derrière le maître-
 autel de l'église St-André-le-Haut — Il remit à la ville, et pour
 le même prix, cette toile remarquable, attribuée au pinceau de
 l'un des Pordenone, et estimée par un professeur, fort expert
 et grand connaisseur, à vingt mille francs au moins.
    On sait que ce tableau de maître fut donné par un des de
Villars, archevêque de Vienne, au couvent des Grandes Dames,
alors qu'une de ses nièces fut nommée supérieure de cette com-
munauté de religieuses.
    C'est aussi Schneider qui, sur un emplacement à lui concédé
par la ville, fit construire, à ses frais, le théâtre actuel, qui, bien
qu'imparfait quant à sa coupe et à sa construction — bien qu'in-
suffisant pour la population actuelle — est encore aujourd'hui
l'unique théâtre de la cité.
    Des peintures sur châssis, dans le genre des peintures murales,
représentant les principales vues et les principaux monuments
de la cité— décorent une des salles de l'Hôtel-de-Ville.
    Ces peintures, ainsi que l'ornementation, avec plafond peint
surtoile, d'un salon style Louis XV, aussi dans l'Hôtei-de-Ville
sont des œuvres laissées par Pierre Schneider.
    La Bibliothèque possède de lui des notes et des manuscrits
relatifs à l'histoire de Vienne, et, sous ce rapport, des plus inté-
ressants.
    En 1807, M. Schneider, devenu vieux, céda à la ville les mar-
bres, médailles, bronzes antiques, vieilles armures qu'il possé-