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182 ÉTUDE HISTORIQUE Car à cette époque nos campagnes étaient malheureu- sement infestées de bandes de voleurs, qui pillaient impunément les maisons isolées et ne reculaient point, au besoin, devant l'assassinat (1). Sainte-Catherine a été le berceau de la famille Mazard, dont l'une des rues de Lyon porte aujourd'hui le nom. Simple laboureur, l'auteur de cette famille quitta, vers le milieu du xvn e siècle, ce village où il était né, pour venir exercer à Lyon la profession de chapelier. D'après les mémoires du temps, il fut le premier dans notre ville qui vendit des chapeaux fins (2). De ses deux fils, l'aîné, nommé Jean, avait le goût des lettres et des beaux-arts et laissa, en mourant, une riche collection de livres et d'estampes à son ami Brossette. Le plus jeune, Etienne, fut l'inventeur de perfectionnements importants dans la fabrique des chapeaux, où i! acquit une fortune considé- rable pour l'époque. Né en 1660, et mort, sans postérité, en 1736, Etienne Mazard a attaché à son nom le souve- nir de la reconstruction, à ses frais, de la nef de l'église de Taluyers et celui d'un legs à l'hospice de la Charité de la somme de 40,000 livres et d'une maison valant 110,000 livres, pour doter, chaque année, 33 pauvres filles, dont l'une devait appartenir à la paroisse de Ta- luyers (3). Avant la Révolution, Sainte-Catherine était adminis- (1) V. notamment Péricaud, Tablettes chronologiques, 12 mai 1769. Un fait analogue se passa, en 1794, dans la commune des Hayes (Rhône). V. Cochard, Notice sur la commune des Hayes, p. 21. (2) Morel de Yoleine. Petite chronique lyonnaise (Revue du Lyon- nais, 2 e série, II, 194). (3) Catalogue des Lyonnais dignes de mémoire.— Pernetti. 11,270. Clerjon. Hist. de Lyon, VI,319. - Dagier, Hist. du Grand-Hôtel-Dieu, • — II, 97.