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230 LES BEAUX-AUTS A LYON.
établies : mais cette parfaite disposition, ce rapport du
tout aux parties, des parties au tout et des parties entre
elles, c'est l'heureux effet du génie; c'est la suite d'études
sérieuses et suivies, comme l'a dit Vitruve : nec labor sine
ingénia nec ingenium sine labore perfectum arlificem fece-
runt. »
Ailleurs voici une fine satire.
« Je sais,? dit Soufflot (1) qu'une maison tournée au
goût de quelque dame qui passe pour en avoir, un cabi-
net de toilette dont le plan marque le mépris que l'on a
fait, en le construisant, de l'équerre et du compas, une
cheminée nouvelle placée avec un art prétendu dans l'un
de ses coins, un boisage enfin dont les formes soient aussi
bizarres que les couleurs dont on le peint, mettent aujour-
d'hui un architecte au-dessus de celui qui ne saurait
donner à des chambres et à leur décoration des formes et
des proportions plus raisonnables qu'extraordinaires. »
Et pour montrer que durant tout le dix-huitième siècle,
il y a comme une chaîne continue d'excellentes traditions
dans l'Académie de Lyon, alors même qu'au dehors les
conseils et les réflexions des artistes sérieux tombent sur
un terrain stérile, nous emprunterons à de Boissieu quel-
ques-unes de ces observations auxquelles l'autorité de
son exemple donnait tant de poids :
« J'en reviens toujours à dire que sans la nature on ne
peut être neuf. Nous lui devons mille variétés séduisantes,
soit dans les formes soit dans les couleurs ; l'imagination
ne suppléera jamais à ses effets aussi piquants qu'inatten-
dus qui font le charme des ouvrages de ceux qui lui ont tou-
jours été fidèles. Enfin sans elle nous n'aurions ni les chefs-
(1) Discours de réception à l'Académie de Lyon, avril 1783. Voir
catalogue Delandine n° 967.