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           ONE PROMENADE DANS LE QUARTIER SAINT-PAUL.                      37

 velles diffèrent complètement et peuvent, dans les des-
 criptions locales, donner lieu à de faciles erreurs par
 suite de leur situation douteuse. Ainsi le quai, du pont
de Nemours à celui de Serin , est divisé aujourd'hui en
deux seuls tronçons : le quai de Bondy et celui de Pierre-
Scise, dont la limite mutuelle est fixée par le pont Saint-
Vincent. Jadis, c'était une longue rue qui baignait dans
la Saône un des côtés de ses maisons et se divisait en un
grand nombre de tronçons : du pont du Change — main-
tenant pont de Nemours —jusqu'à la place de l'Ancienne-
Douane, rue de Flandres ; de la susdite place au port
Dauphin, situé au débouché de la rue de l'Angile, rue de
la Saônerie ou de la Saulnerie, à cause des marchands
de sel qui y possédaient des entrepôts (1) ; du port Dau-
phin jusqu'au pont Saint-Vincent, rue des Hébergeries,
dans laquelle se trouvaient de nombreuses auberges,

    (1) Je n'oserais pas trancher cette question d'orthographe, qui renferme
un problème étymologique. Voici ce qu'on lit dans l'almanach de 1745, à
l'article du port Dauphin : « Le Consulat de la Tille, pour donner un
e abord plus libre à la place de la Douane et à la rue de Flandres, fît
s abattre quelques maisons où était autrefois la chapelle de Notre-Dame
« de la Saônerie, ainsi nommée parce qu'elle était sur le rivage de la
« Saône, et fit ouvrir en même temps, en cet endroit un port qui fut ap-
« pelé le Port-Dauphin, en mémoire de la naissance du dauphin, fils de
e Louis XIV, qni arriva en 1662. »
    Feu Péricaud l'aîné adoptait l'orthographe de Saulnerie, ce qui indique-
r a i le voisinage des suulnier» ou marchands de sel, et probablement le
fond de la place de la Douane. Une autre chapelle , celle de Saint-Eloy,
existait à l'entrée de ladite place, et je présume que c'est la petite église
que l'on voit, sans indication de titre, sur le plan du xvie siècle. Lors de
l'invasion de Lyon par les protestants, en 1562, un des chefs catholiques,
le capitaine Fenoyl, défendit cette voie de communication avee Vaise en
se retranchant dans la chapelle de Saint-Eloy, qui devait nécessairement
être sur la rue. Cochard, dans sa Description de Lyon, 1817, adopte l'or-
tographe de Saônerie.