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464 LES BEAUX-AKTS A LYON. sée (1 ). Ses dessins à la sanguine, au lavis, à la mine de plomb sont très-nombreux. Esprit, facilité, finesse d'exé- cution , légèreté de touche inimitable , composition sobre et pleine de bon goût, correction de dessin, tels sont les qualités du talent naïf et vrai de notre artiste. Il a exécuté à la mine de plomb des portraits très-remarquables par l'expression et le modelé, comme le prouvent les portraits de Montg'olfier, de de La Salle et du frère de de Boissieu, qui sont dans la galerie des peintres lyonnais. Une vue de Rome, datée de 1790, splendide dessin à l'encre de Chine, et une scène (2) qui représente la pre- mière expérience aérostatique de Montgolfîer sont les seuls dessins que possède notre musée ;• c'est bien peu eu égard à l'œuvre considérable (3) de de Boissieu. Il nous est impossible de ne pas exprimer le regret de n'y rencontrer aucune de ses eaux-fortes (4). Il a gravé, d'après Ruysdaël, Berghem, Wynants, Poussin, Le Lor- rain, Van Dick, etc. ; mais la majeure partie de ses gra- vures sont de sa composition. Nous citerons parmi ces dernières : l'Écrivain public. Saint Jérôme, le Tonnelier, la Grande forêt, l'Entrée de Lentilly. La science et la vig'ueur de son burin ont fait surnommer de Boissieu le Rembrandt français ; nous ajoutons que nous ne connaissons pas de plus charmant causeur, soit qu'on recherche quelles ont été ses impres- sions devant la nature ou le site qui l'a séduit, soit qu'on (1) N° 22 du catalogue de M. Thierriat- (2) Dans cette scène du ballon de Boissieu figure avec sa famille parmi les spectateurs. (3) On en trouvera l'énumération à la fin de l'éloge écrit par Du- gas-Montbel. (4) 11 est vrai d'ajouter que les principales, soigneusement enca- drées, décorent le vestibule de la bibliothèque du palais des Arts, où nous les avons souvent examinées.