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                   LA I-'ONTAINK 1>U DIABLE.                289

quand vous traitez mon père aussi brutalement que je
l'abandonnerais !
   — Elle me rappelle sa mère, ma Bretonne chérie !
murmura le pauvre comte. Puis, secouant la tête, comme
pour chasser un souvenir douloureux, il prit le chemin
de la porte, en entraînant Madeleine. Ils entrèrent tous
les deux dans sa chambrette. Lorsqu'ils furent seuls :
   — Mon père, s'écria l'enfant, pardonnez-moi de ne
pas vous obéir! mais il ne faut pas songer à ce ma-
riage....
   — Pourquoi donc, ma chère fille ?.. .
   — Dites-moi : a vez-vous jamais aimé, mon père ?. . .
   — Hélas !. .. j'ai adoré celle à qui tu dois le jour!. . .
   — Alors vous me serez plus favorable, car vous devi-
nerez mon secret.. .
   — Quel est le jeune homme choisi par ton cœur ? . . .
   — Vous le connaissez depuis longtemps. . .
   — Je le connais !. .. attends un peu.. . laisse-moi
chercher. .. C'est Louis de Chàteaubourg, ou un Saint-
Vallier, peut-être ? . . .
   Madeleine secouait la tète avec tristesse.
    —C'est Henri de Bressoc?. . . le jeune de Veynes ?...
j'y suis... c'est le charmant comte de Monteynard ?...
    — Non, mon père...
   — Alors, tu es passablement difficile.
    — Oui, car aucun grand seigneur n'est au niveau du
fiancé de mon âme !.. Vous l'avez admiré plus d'une fois,
et souvent, je l'ai appelé mon frère !..
    — Comment !.. Joseph !.. dit le père, tout ému.
    Mais le vieux noble, entiché de ses parchemins, se re-
 trouva instantanément :
    — Tu ne me parleras pas d'épouser un roturier, j'ima-
 gine !.. toi, patricienne!,, toi, la fille d'un comte, tu n'au-
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