Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
l9â               ÉTUUE SUR LE PATOIS LYONNAIS.
          Las calzas por duras grevas,
          Por mallas guantes de flores ;
          Mas nosotros trocaremos
          Las aimas y corazones.

          fiey demi aima y desta tierra conde,
          Por que me dejas? donde-vas? adonde ?

          Viendo las duras querellas
          De su querida eonsorte
          No puede sufrir el Cid
          Que no la cansuele y llore,
          Enjugad, senora dice
          Los ojos hasta que tome.
          Ella wtirando los suyos
          Su pena publïca à voces ;

           Rey de mi aima y desta tierra conde,
           Por que me dcjas ? donde-vas? adonde (1) ?


   Ces productions, comme on le voit, tournaient facilement
au madrigal; car les graves Espagnols, tout comme les
Italiens légers et frivoles , ont aussi leurs concetti et
madrigaux : ou plutôt, c'est chez eux, comme l'indique son
nom, qu'est né le madrigal (2), importé de le cour galante
des Abencerages , et transmis à toute l'Europe , sans
avoir pour cela cessé de fleurir dans l'heureux pays des
Sérénades , des Boléros et des Séguidilles : témoin cette


    (1) Voyant les plaintes de son épouse chérie, le Cid ne peut s'empêcher de
la consoler et de pleurer, Madame, dil-il, essuyez vos pleurs jusqu'à mon
retour. EUe, regardant les siens, exhale sa peine en ces mots :
   « Roi de mon âme et comte de cette terre, pourquoi me quittes-tu ? où
donc, où donc vas-tu ?
   (2) Madrid-gallô, s'amuser à la mode de Madrid, amusement madrilène.