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                        BIBLIOGRAPHIE.                    469

 porter le présent; la jeunesse y recueille une promesse;
 l'âge mur, un legs opulent du passé. »
    Combien différente est cette littérature de l'âme, nourri-
 cière des grands sentiments, de cette littérature malsaine
 et de bas étage, que nous voyons s'étaler aujourd'hui
 aux vitrines des libraires ! Publications à bon marché,
journaux, romans, nouvelles, œuvres d'une spéculation
mensongère, misérable au point de vue de l'art, et qu'un
machiavélisme pervers fait pénétrer , à grand renfort,
jusque sous le toit de nos plus pauvres chaumières.
Pour moi, en voyant se déchaîner sur nos campagnes
l'esprit du mal soufflant la haine au cœur de nos bonnes
populations, chargées jusqu'ici de l'honorable mission de
régénérer le moral de notre société moderne, il me sem-
ble voir la mise en action de cette ballade allemande :
un sombre squelette promenant sa large faux dans un
champ fleuri et détruisant sans pitié et la joie du prin-
temps et l'espérance fa l'automne.
    Sachons donc gré à ceux qui, au milieu de l'abaisse-
ment général, ont bien voulu recueillir un peu pour nous
et pour nos neveux ces restes intéressants d'un passé
légendaire, avant que le temps ait flétri dans leur fleur
ces traditions et desséché la sève de ces souvenirs, qui
passent, hélas ! pour ne plus revenir.
    Si les légendes recueillies et annotées par M. Noëlas
sont nombreuses, c'est que nombreux aussi sont les
manoirs ruinés ou encore debout où l'auteur est allé
puiser ses inspirations, dans cette admirable contrée de
la grande région du Forez à laquelle on a donné ie nom
de coteau Roannais.
    Parmi ces contes, les uns reflètent avec une touchante
bonhomie cette naïveté qui est comme un écho affaibli
des contes du foyer :