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 •18           ANOBLISSEMENT D'UN MINËUK LYONNAIS.

 et dont on ne connaît encore que cet exemple relatif à
 nos provinces (1);
    On ne sait pas précisément à quelle date remontent
 les anoblissements par lettres, Pierre d'Hozier rapporte
 une charte du 24 juin 1008 (2), mais elle est suspecte, de
 même que celle donnée en 1095 par Philippe I er à Eudes
 le maire. Il est plus certain que ce fut Philippe III qui
 accorda le premier anoblissement de ce genre, en faveur
 de Raoul l'orfèvre, en 1271. pPhilippe-le-Bel anoblit sept
 personnes. Philippe VI et ses successeurs délivrèrent
 des lettres de noblesse moyennant finance et sans
finance, La charte accordée, en 1250, à Guillaume de
Dormans, porte ces mots : reddita sine financia. Jean
de Reims paya trente écus d'or en 1354; l'année sui-
vante un autre anobli paya quatre-vingts écus (S).
    La finance n'était pas le prix de la faveur royale. Le
 Roi ne vendait pas la noblesse, il l'accordait en récom-
pense des services et du mérite ; mais il prenait, au pro-
fit du trésor, un droit d'indemnité sur les anoblis. Ce
droit, taxé à la chambre des comptes, représentait les
subsides dont le nouveau noble et sa lignée se trouvaient
affranchis.
   Jusqu'au xm e siècle, la noblesse s'était recrutée par
l'mféodafion, c'est-à-dire la possession, l'investiture et
le service des fiefs. Le courage, la vigueur, la force bru-

    (1) M. Steyert cite dans l'Armoriai général de Lyonnais, Forez et
Beaujolais (Lyon, librairie d'Aug. Brun, 1860, in-4), un Jean Ray-
mond, citoyen et conseiller de ville, à Lyon, en 1294 et 1337, qui fut
anobli en 1352; cet auteur, si consciencieux et si exacî,a oublié de dé-
signer le document où il a lu ce fait, sur lequel on aurait désiré plus
de détails. Peut-être a-t-il été trompé par une conformité de noms.
   (2) Histoire d'Amanzé, Dijon, 1659, in-f.,
   (3) La Roque, Traité de la noblesse, Rouen, 17.10, in-4.