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c BIBLIOG%AcPHIE. RÛUSOU, par Marie SÉBRAN. (1 vol. in-18 jésus, chez Didier et O , 35, quai des Augustins). Voici un délicieux petit livre qui nous révèle un écrivain vé- ritable que bien des sympathies vont accueillir. Quand même l'un et l'autre nous arrivent de Paris, je réclame pour eux le droit de cité dans la Revue du Lyonnais, et je vais dire les motifs de cette prétentio-n exceptionnelle. Mme Marie Sébran , l'aimable auteur de Rousou , a certaine- ment toutes les distinctions et toutes les élégances du vrai Paris, j'entends celui que nous avons tous aimé et rêvé aux beaux jours de notre jeunesse, non ce Paris hurleur, débraillé, incen- diaire, que la Commune nous a fait haïr, mais le Paris brillant qui apparaissait à nos aspirations d'autrefois comme le centre des belles choses et des grands esprits, celui qu'on appelait sans contradiction la capitale du monde civilisé. Mais si l'auteur de Rousou est essentiellement parisienne par la tournure élevée de son esprit et le rare mérite de son style naturel à la fois et plein d'art, on goûte, en lisant son œuvre, je ne sais quoi de salubre, de serein et de calme, une sorte de saveur champêtre qui dénote une origine provinciale dont au reste on ne se cache point. Nous savons de plus que, soit modestie de femme, soit igno- rance de son beau talent, celle qui se cache sous le pseudonyme de Marie Sébran n'aurait jamais affronté les honneurs de la pu- blicité sans les encouragements, nous devrions dire sans les excitations d'un ami qui se fait gloire d'être Lyonnais. À ce double titre, Rousou est du domaine de notre Revue. Mais qu'est-ce que Rousou, je vous prie? Je ne saurais mieux répondre à cette question qu'en citant textuellement l'avant propos de l'auteur : « Ce n'est ni un ro:nan ni un récit fantaisiste , c'est l'histoire « ou plutôt la vie réelle d'une de ces femmes des champs qui ont « pris à la nature où elles vivent sa suave poésie, sa grandeur