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                       r.E MYTHE D 10.                   ilS
légende si importante au point de vue historique, ou du
moins généalogique, n'ait pas donné à Io un rang plus
élevé dans le panthéon hellénique. Il faut en conclure que,
même pour les Grecs, elle était plutôt humaine que di-
vine, ce qui ajoute encore aux raisons que nous avons
données pour défendre le récit d'Hérodote contre des dé-
dains excessifs. En outre, nous l'avons déjà indiqué, Io
une des dernières venues de l'Olympe, y trouvait toutes
les places prises, soit comme Isis grecque, soit comme
déesse lunaire. Elle ne put obtenir de part sérieuse ni
dans le culte public, ni dans les adorations des dévots ; son
histoire ne fut jamais qu'une fable poétique. Mais c'est
une de celles où le génie de la Grèce a le mieux montré
son don singulier d'idéaliser les données les plus gros-
 sières, et de fondre en un ensemble harmonieux les élé-
ments les plus disparates. La véritable ïo grecque est celle
 d'Eschyle.



                      CONCLUSION.


  Nous croyons avoir montré que la fable d'Io est la com-
binaison de plusieurs fables d'origines très-diverses. Elles
viennent de plusieurs points géographiques, et procèdent
aussi de plusieurs opérations distinctes de l'esprit humain.
   En premier lieu , un mythe antique, peut-être aryen.
C'est la seule partie de cette fable que l'auteur de l'Iliade
paraisse connaître. Le géant aux cent yeux dont le nom
semble désigner l'éclat du ciel, surveille, dans les prairies
du firmament, la génisse errante. Hermès, le crépuscule,
vient tuerie gardien et lui ravir sa captive, en les faisant
 disparaître tous deux.