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                     LES BEAUX-ARTS A LYON.                       439

sculpteur de la colonne du méridien, et l'éloge historique
de Bournes, son collègue à l'Académie et son concurrent
dans le commerce.
   Bournes (Joseph \ né à Lyon en 1740, mort en 4808 (1),
s'occupa, en effet, de dessins de fabrique plus que de
toute autre peinture , bien qu'il ait laissé quelques por-
traits, quelques paysages et quelques tableaux de fleurs
très-finement étudiés (2).
   Tout le talent de ces habiles manufacturiers ne put empê-
cher le discrédit des étoffes façonnées à la fia du dix-hui-
tième siècle. La mode voulut des étoffes brodées, et les
dessinateurs durent appliquer leur imagination à créer
des combinaisons de soie, de chenille , de paillettes, de
cristaux et de coquillages. La fabrique lyonnaise p r o -
duisit dans ce genre de véritables tours de force. Toute-
fois, la broderie avait eu sa raison d'être chez les anciens,
 qui ne connaissaient que des métiers à tisser très-impar-
faits ; elle témoignait seulement de l'impuissance du
 manufacturier. A la fin du dix-huitième siècle, à une
 époque où la navette savait broder et peindre, la broderie
 à l'aiguille atteste une décadence dans le goût.
    Nous n'insisterons pas sur l'histoire de la gravure à
 Lyon au dix-huitième siècle ; elle y joue un rôle secon-
 daire. Les meilleurs artistes quittaient Lyon , et il n'y a


 consul. Picard oflrit à Bonaparte un tableau en étoffe représentant un
 vase arabesque avec des attributs. Ce tableau est au musée industriel.
   (1) Le Bulletin de Lyon du 17 août 1808 n'a qu'un article nécrolo-
 gique fort insignifiant.. Nous n'avons pas pu nous procurer l'éloge de
 Bournes par Picard.
    (2) M. Bernard a dans sa collection une jolie toile peinte par Bour-
 nes: sur une table recouverte d'un tapis bleu est un coffret en osier
 d'où sortent des fleurs. Nous avons vu ce tableau exposé au musée
 industriel.