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LES BEAUX-ARTS A LYON. 445 La sculpture, si on la considère dans les arts décoratifs, n'offre rien de saillant. Quelle que fût la matière em- ployée, marbre, pierre, bois, cuivre, les types uniformes du style rocaille étaient imposés à l'artiste par la mode. Ainsi, nous les retrouvons dans les boiseries du chœur de l'église des Chartreux, dans plusieurs portes en bois et impostes de maisons du dix-huitième siècle(1), enfin, dans des cadres de glaces, qu'on fit en grand nombre à Lyon à cette époque. Nous n'avons qu'un nom à citer, c'est celui d'un sculpteur sur bois devenu célèbre à la fin du siècle pur son habileté à sculpter les bouquets de fleurs ; il y a, dans le musée industriel,, un charmant bouquet, signé Ant. Chassagnolle fecit. L'orfèvrerie n'a aucune pièce sérieuse à présenter ; elle ne fabriquait plus, comme au dix-septième siècle, de cette vaisselle somptueuse qui s'étalait sur les dressoirs. La joaillerie seule était occupée, le luxe des hommes et des femmes lui demandant des tabatières, des bonbonnières, des boîtes à portraits et des bijoux. La justesse de la main et la légèreté de l'outil sont les caractères de nos habiles ciseleurs du dix-huitième siècle. Un assez grand nombre des productions de cette époque subsiste encore ; il sem- ble q*ue la moindre valeur des métaux employés, la rareté de l'or ayant mis en vogue les alliages à base de cuivre, les a protégées. La vaisselle de table était remplacée par la porcelaine et par les cristaux. Nous ne savons si les fourneaux lyonnais, depuis si longtemps éteints, furent alors rallumés, mais nous trouvons dans les archives de Lyon la preuve qu'une fabrique de faïences fut réinstallée (1) La porte de la maison Tholozan, la porte do l'église Saint- Pierre, etc. Il y a des impostes d'un charmant travail, soit en bois, soit en fer.