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                        POÉSIE.

 Lorsque, tel que la mer, mon doux ciel se moutonne,
 Ou que la blanche nue, aux larges franges d'or,
 Balance dans l'éther sa splendide couronne,
 D'en haut descend la vie, et l'éclat du Thabor
     Remplit l'espace et le fieuronne.

 Le soir, quand Apollon va saluer Thétys,
 Il laisse à la nuée un riche flot de pourpre ;
 De festons éclatants, que répand Osiris,
 Le front neigeux de l'Alpe avec orgueil s'empourpre,
      Arborant les couleurs d'Iris.

Quelquefois, dans le ciel, l'œil, suivant le nuage,
A cru voir d'un château les tours et les remparts,
Des troupeaux cheminant, — un gracieux rivage,
Ou des soldats vaincus, fuyant de toutes parts,
    Comme l'oiseau devant l'orage.

Et le vent, dispersant ces tableaux si divers,
Amenant, dans son vol, de nouvelles images,
Des choses que l'on voit, en ce bas univers, —
Sottes, pour la plupart, et quelques-unes sages...
     C'est la médaille et le revers....


                           II


Il m'en souvient, — mon cœur en garde la mémoire, —
Deux amis, — par le temps, et l'un et l'autre atteints,
Me montraient la nuée, exquissant une histoire;
Puis, s'en allant, rapide, aux horizons lointains,
    Peindre encor l'image illusoire.

C ; s deux amis, c'étaient deux époux des vieux jours,
Ils s'aimaient comme au temps du récent mariage...
La dame, gracieuse et charmante toujours,
Avait encore alors son élégant corsage,
     Sous l'ample robe en gros-de-Tours.