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     LA FONTAINE DU DIABLE
                P R È S VALENCE (DRÔME)




                            I

   Les Beaumes ! A ce nom seul, on sourit dans notre
gracieuse ville, car il semble tout imprégné de senteurs
agrestes, de douces brises et de champêtres souvenirs.
Les Beaumes ! A ce nom seul, l'esprit se reporte avec
délices dans un vallon ravissant, dans une petite Helvé-
tie que Dieu a placée non loin de Valence, où l'ombrage
des peupliers royalement élancés, des érables, des mû-
riers, des saules et d'autres grands arbres, s'étale auprès
de vastes prairies dont l'opulence ne peut être contes-
tée, et sur le bord de ces eaux si limpides que leur trans-
parence est une séduction de plus pour ce lieu enchan-
teur.
    Cette plaine radieuse, tout énamourée du soleil, se
trouve au bas d'un coteau verdoyant appelé Lautagne,
 que l'on peut gravir par de petits sentiers chers aux
jambes fines des jeunes bergères et des chèvres malicieu-
ses , ou par une belle route contournant la montagne^
d'où l'on découvre une imposante perspective sur la val-
 lée du Rhône, les ruines si pittoresques du vieux manoir
 de Crussol, les âpres rochers du Vivarais , la tour mé-
 lancolique de Soyons, que poétise une légende, leshauts-
fournaux de la Voulte , qui rappellent que l'industrie a