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CHRONIQUE LOCALE Je vous présente la nouvelle année. Elle ne sera pas dune gaîté folle, elle ne s'annonce pas comme devant nous promener à travers des sentiers de fleurs ; elle a plus d'un pli sur le front, plus d'une inquiétude dans le regard, et cependant, on ne peut lui refuser un peu de confiance et on serait tout porté à lui dire qu'on a en elle quelque espoir. Pauvre et chère année, sois la bienvenue ! tu ne seras pas désas- treuse comme ta sœur, étourdie, évaporée, sansfrein et sans jmorale, comme toutes celles qui t'ont précédée; tu ne failliras pas à ta tâche de calmer les douleurs du pays. Allons, ouvre ton tablier et montre- nous que tu n'y caches ni impôts, ni emprunts, ni guerre civile, ni chômage, mais ordre, tranquillité, travail et bonheur. Grâce à toi, les utopies retourneront au pays des rêves, les esprits reviendront aux éludes sérieuses, et la Revue du Lyonnais, appuyée sur son groupe fidèle d'abonnés, marchera vers sa Cinquantaine dont elle n'est plus séparée que par un nombre d'années insignifiant. Toucher à la Cinquantaine, sera un beau triomphe pour une Revue de province, modeste feuille qui n'a d'autre appui que celui de ses souscripteurs. N'est-ce pas proclamer qu'elle est utile? —L'Exposition universelle, en dépit de la politique, préoccupe notre ville plus même qu'on n'ose l'avouer. Exposer? fi donc ! nous sommes des orateurs, des administrateurs, non de vulgaires travailleurs. — Tout doux, Messieurs; à vos côtés et derrière vous, je vois une longue file d'industriels qui brûlent d'entrer dans l'arène pacifique et qui sont prêts à disputer la palme du travail aux producteurs de tous pays. Et vous-mêmes dédaigneux,que cachez-vous donc avec tant de soin? des étoffes élégantes, des rubans légers, des machines ingénieuses ; allons, il n'y a plus de siège à la Chambre, les administrations sont encom- brées, toutes les places de la république sont prises, consentez à vous montrer simplement fabricants de mérite, ouvriers habiles, mécani- ciens, ingénieurs, manufacturiers, inventeurs, hommes de goût et de génie ; exposez et vous recevrez la récompense que vous avez digne- ment méritée. Et déjà voici un Lyonnais qui fait parler de lui dans l'univers savant. « M. Merget, disent les journaux, professeur à la Faculté des scien- ces de Lyon, chevalier de la Légion d'honneur, est l'auteur d'une bro- chure qui vient d'obtenir à l'Académie des sciences la faveur d'une insertion complète aux comptes-rendus et d'un éloge spécial de M. Dumas. « Elle est relative à la diffusion des vapeurs mercurielles. « Au moyen d'une feuille de papier sensibilisée par des solutions salines de métaux précieux, M. Merget est parvenu à fixer les vapeurs mercurielles qui se dégagent des corps imprégnés de cette substance. « Les reliefs se détachent aveeune énergique précision, et les plus fins détails comme les linéaments de la main, les pores de la peau, le»