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40       UNE PROMENADE DANS LE QUARTIER SAINT-PAUL.

lyonnais à essayer quelques recherches pour élucider la
question. Cette maison est à quatre étages, dont chacun
se compose de cinq croisées sur le quai. Son style me
semblerait assigner à sa construction le commencement
du xvme siècle.
    Cette domus omnis virtutis se trouve placée à l'angle
du quai Pierre-Scise et de la rue Saint-Paul, laquelle
s'étend aujourd'hui jusqu'au bas de la montée des Carmes-
Déchaussés, autrefois des Grands-Capucins. Avant la
Révolution, cette rue était divisée en trois tronçons : la
rue de l'Epine ou des Grosses-Têtes, la rue Poterie et la
rue Misère. La partie de la rue Saint-Paul dans laquelle
je m'engage et qui me conduit sur la place Gerson por-
tait encore, il y a peu d'années, le nom de rue de l'Epine.
Je ne pourrais pas donner d'une manière explicite l'éty-
 mologie de cette dénomination ; cependant il est à pré-
 sumer qu'elle est un souvenir se rattachant au chapitre
 de Saint-Paul. En effet, je trouve dans l'inventaire des
 titres dudit chapitre, qu'il possédait à Collonges le mas
 de l'Epine depuis fort longtemps, puisqu'il existe deux
 terriers de cette propriété en faveur du chapitre de Saint-
 Paul, l'un de 1374 et l'autre de 1416, signés de Cons-
 tantin et de Tissot, notaires. En outre, un procès tou-
 chant l'exercice de la justice dans le tènement de l'Epine,
 eut lieu en 1443. Je rencontre encore le titre de l'Epine, à
 la date de 1493, donné à une maison dont le propriétaire
 était Edouard Grand, voyer de la ville (1). Elle avait un

   (1) Dans l'inventaire des archives communales, publié par M. Rolle, il
est question, à la date de 1516-1517, d'un ordre donné «à Edouard Grand,
« voyer de la ville, de procéder à l'extraction des roches qui obstruaient
< les arches du pont de la Saône, et rendaient la navigation périlleuse dans
 t
« cet endroit. » Ainsi, le travail accompli à notre époque était projeté
depuis plus de trois siècles. « 1523-1526. Ordre au voyer Edouard Grand